dimanche 11 septembre 2016

Mon CR de la 33ème Ronde Givrée

Ce dimanche 2 février nous avons participé à la 33ème Ronde Givrée à Castres. Et oui pour une fois les "je" et les "moi" vont faire un peu de place aux "nous" et aux "on".   






2015 devant être mon année Trail, je recherche depuis quelques mois toutes les courses à proximité qui me permettent de tâter du dénivelé et des grands espaces.
A l'été dernier, une collègue de travail et bonne camarade me confiait qu'elle s'était mise au running. A ses questions de plus en plus insistantes sur mes Marathons, j'avais bien senti qu'elle ne comptait pas en rester aux balbutiements et que j'étais en train de papoter avec une Finisher en puissance.
Je m'étais souvenu qu'avant de participer à mon premier Marathon en 2013, j'avais décidé de m'inscrire à une première course "officielle" pour m'habituer à préparer le "grand jour" et commettre, sans conséquences graves, toutes les erreurs du débutant et assimiler la masse de détails à ne pas négliger le jour J.
J'ai donc lancé l'idée de participer avec elle à la prochaine Ronde givrée. Elle a tout de suite accepté à condition de prendre le relais le plus court, le n°2, le 11km plat.

Nous restait à trouver deux autres camarades. Et oui, la Ronde Givrée est une épreuve de 4 relais (15, 11, 14 et 18Km avec des dénivelés qui vont du plat au cotes à 18%).

Le 3ème relayeur (également collègue de travail et bon camarade) me confiait avec à peu près les mêmes mots et la même étincelle dans les yeux qu'il "s'était mis à courir un petit peu"...On ne me la fait pas, je viens de vous présenter un autre Finisher en puissance. Embauché pour la Ronde !

Le dernier coéquipier (encore une fois collègue de travail et bon camarade) s'est manifesté après mon Marathon de Toulouse en 2014. Lui même Finisher (dont plusieurs fois à New-York), je lui ai parlé du projet de l'hiver. Je n'ai pas eu besoin de lui demander deux fois de compléter l'équipe.

L'équipe des CRAC (initiales de nos départements professionnels...on a pas trouvé mieux) était née.

Relais 1
Relais 1

Notre premiere action commune de choisir qui allait participer à quel relais.


Relais 2
Relais 2
J'avais dés le départ indiqué mon souhait de prendre le dernier relais, le plus long, le plus pentu et le plus "nature" (18Km, 400m D+ dont plus de la moitié

en pleine forêt, à flanc de colline et dans la boue...mon nouvel élément naturel après le Trail des coteaux) et le plus approprié à mes objectifs de l'année.

Relais 3
Relais 3
 Le 11Km ayant été attribué pendant l'été à Mme Relais 2, le premier relais a finalement était pris par le Finisher et le 14km au 2ème novice.

Puis est venu le temps des préparations individuelles chacun de notre coté.
 Relais 4
Relais 4
Des runs prometteurs de 10 à 12Km malgré une inquiétude sur un genou douloureux pour Mme Relais 2, le Trail de Balma pour M Relais 3, le semi de Montpellier pour M Relais 1 et le trail des coteaux de Bellevue pour moi.







 Et le jour J est enfin arrivé.

M Relais 3 et moi même avons pris sous nos ailes les 2 rookies pour les abreuver de conseils sur la gestion de l'attente, de l'organisation des relais, comment accrocher la puce à leur lacet ou bien positionner leur dossard, comment allaient se passer les passages de relais, estimer les différents temps de passage...

A 8h55, il était temps d'accompagner M Relais 1 sous l'arche pour un départ imminent.

A 9h, top départ ! La meute des 400 relayeurs s'est envolée sous un froid humide et glacial. Notre Ronde Givrée avait commencé pour de vrai.

 Le temps de rejointre l'intérieur du gymnase pour 1h20 d'attente environ, le temps estimé pour parcourir les 15 premiers kilomètres du 1er relais.
Je l'ai occupé à préparer Mme Relais 2 à son premier départ officiel. Préparation de son matériel, échauffements, quelques foulées à l'extérieur avec elle.
Il était temps pour elle de rejoindre le SAS. Les secondes et minutes s'écoulaient avant de voir apparaitre notre 1er relais sur l'écran géant, 10 minutes après le temps prévu ! ...
La dernière cote boueuse pas prévue l'ayant un peu ralenti).Nous pointons à la 357ème place sur 400 après ce 1er round. Pas grave, nous ne sommes pas venu pour le classement mais pour partager entre camarades cette épreuve conviviale et accompagner nos 2 novices dans le grand bain du running.

Top départ pour le relais 2 (10km) et nouveau retour à notre QG installé dans un coin du palais des expositions pour une attente d'1 heure  occupée à  débrieffer le 1er relais et encore aider le 3ème relayeur à se préparer et s'échauffer.
Par prudence, j'accompagne le 3ème relayeur dans le SAS un quart d'heure avant l'arrivée prévue. Sage décision puisque cette fois Mme relais 2 boucle son tour 6 minutes avant le temps prévu.

Pendant que notre 3ème relayeur s'envole, je la récupère à la sortie du SAS exténuée mais je vois immédiatement la satisfaction de celle qui a tout donné dans ses yeux et elle me décoche un beau sourire fière de l'effort quel vient d'accomplir.
Nous nous dirigeons vers le ravitaillement où elle me raconte sa course (et l'averse de petits grélons à l'arrivée, sacrè baptême du feu) et ses impressions. Elle aura envie d'y retourner, c'est sur.

Pendant qu'elle reprend son souffle je reconnais la twittos locale @IsabellePrades avec qui nous avions convenu d'un rencontre. Charmante rencontre, c'est toujours un moment trés étrange (et pour le moment à chaque fois très sympathique) de passer du 2.0 à la vraie vie. Qui sera la prochaine rencontre?

Retour à la course. Je sens que mon heure approche. Dans une heure environ, ça sera à mon tour de rentrée dans l'arène givrée. Pendant cette heure, je vais constater avec le sourire mon évolution en 2 ans et  6 participations à des courses officielles dont 3 marathons depuis cette 1ère Ronde en 2013. Le trac est toujours là mais il est positif.Il est temps de rejoindre le SAS, c'est mon tour.

Je ne vois pas arriver le Relais 3 qui doit monter sur une estrade pour que je puisse le voir, j'écarte la foule un peu rudement, lui tape dans la main et je m'élance enfin.

Je pars à un rythme très rapide. La statégie est simple : parcourir les 6 premiers Km à 13Km/h environ, perdre le moins de temps dans la grosse montée de 3Km et récupérer le maximum de vitesse dans la longue descente à travers la forêt jusqu'à l'arrivée.

Mais dès les échauffements et les quelques foulées avant le départ, j'ai senti que je n'étais pas dans un grand jour. Un petit point de coté dès les premières séries d'accélération m'a vite fait comprendre que mon corps habitué au sorties très matinales à jeun n'apréciait pas trop ce départ à 13h.
Après quelques minutes de courses, cette gêne est toujours là, elle m'empêche de me décontracter et de prendre une foulée détendue et efficace.

Au 3ème kilomètre nouvelle difficulté : une bénévole indique un chemin qui attaque la montée.

Déjà? Cette difficulté ne devait commencer qu'au 6ème Km (et j'avais prévu de reprendre un peu de souffle quelques centaines de mètres avant de l'attaquer)? Je ne comprends pas ce qui se passe, le parcours a été inversé cette année et je ne l'avais pas vu sur la présentation de la course.
J'ai le capot ouvert, pas du tout en état pour attaquer une longue, très longue montée dans la boue...
"Keep calm and run"...
L'expérience des moments de détresses dans les murs des marathons, le dernier trail terminé avec une blessure à mi parcours m'ont apporté un atout expérience dont mon mental se souvient enfin aujourd'hui.

Je me ressaisis enfin. En plus, personne ne m'a encore doublé. C'est même moi qui double aujourd'hui. Je me rends compte que j'ai attaquer à une allure très rapide...mais que cette fois j'arrive à tenir le rythme.

Sur une crête plate, la neige fait son apparition. Je profite de ces quelques mètres plus facile pour boire, apprécier le parcours et les conditions de courses particulières. Ces décors du piémont du massif du Sidobre sont superbes. Je commence enfin à apprécier. Le moral est bon, il faut tout donner.

Et c'est ce que je vais faire sur les 10 derniers kilomètres. Pour la première fois, je n'ai pas géré une seule seconde, j'ai joué en surchauffe du premier au dernier mètre de course.
J'ai été proche de me heurter à une nouvelle limite physiologique vers le 15Km. Un instant j'ai eu l'impression de sortir de mon corps et de me voir courir, j'étais à la rupture à ce moment là. Heureusement je m'en suis rendu compte et j'ai pu reprendre le dessus grace à un gel et un peu d'eau.
Ce passage "borderline" ne m'a pas calmé pour autant. Une fois mes esprits repris, je me suis remis dans le rouge pour terminer les 4Km à 12,2km/h de moyenne.

Au final cette étape aura plutôt été une réussite puisque je me placerai à la 257ème place sur 400 mais à seulement 0,1Km/h du temps médian qui était mon objectif.

J'aperçois enfin le palais des expositions. La course n'est pas finie, il reste le relais commun qui consiste à récupérer le reste de mon équipe pour un tour du palais des expos de 700m par les extérieurs avant l'arrivée finale et définitive cette fois.

Je dois montrer l'exemple et j'accèlère en les apercevants (en réalité je suis complètement carbonisé), je leur hurle dessus pour les motiver et les encourager, ils me regardent éffarés et se mette à galoper. J'entends "oh putain il est encore à fond", c'était ce que je recherchais lol. Mon petit coup d'intox a fonctionné.

A la moitié de ce mini parcours, mes jambes n'en veulent plus, elles n'obéissent plus à ma tête. C'est M relais 3 qui prend soudain le rôle du Kornak pour les derniers mètres.

A l'approche de l'entrèe du palais, nous commençons à former une escadrille en nous attrapant par la main, nous entrons et traversons une dernière fois le Palais des Expositions jusqu'à l'arche d'arrivée, nous levons tous les bras et c'est terminé.

A ce moment là, deux d'entre nous ne sont plus des novices dans le running. Ils pourront dire qu'ils ont "fait la Ronde Givrée".
Je suis persuadé qu'un jour ils pourront dire qu'ils sont "Finisher".
 Et nous serons là pour les féliciter😉.



2 commentaires:

  1. Super sympa le coup du relais. Partager, échanger, se soutenir... les valeurs essentielles.

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  2. Pfiouuuu le dénivelé c’est pas encore pour moi !

    Haha t’as le don pour dénicher des finishers toi !
    Et bien on peut dire que tu en veux très cher skippy ! T’as pris le relai le plus difficile haha maso ?

    Je ne sais pas pourquoi le relai me ferait plus stressée qu’une course « classique ».

    J’aurai l’occasion de tester ça au marathon de Toulouse !

    C’est génial de pouvoir vivre sa première course en relai comme ça pour Mme Relai 2 !

    La prochaine rencontre ce sera peut-être moi qui sait haha ?!

    Fiou tu cours trop vite pour moi ! Waw alors toi tu arrives à passer du « je suis pas forme pour affronter ça » à « je prends mon pied dans ce paysage et la machine est lancée ». Quel mental ! Joli classement tout de même ! T’as tout donné on peut le dire !

    Haha t’es sur que tu ne leur a pas fait peur à tes coéquipiers en criant comme ça ?

    Très belle course en tout cas !

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Commentaires :