vendredi 7 novembre 2014

Le CR de mon Marathon de Toulouse Métropole 2014 : 3h54 et après...

Alors que les dernières molécules d'acide lactique s'évacuent de mes quadriceps, il est temps de commencer le traditionnel CR de mon Marathon de Toulouse Métropole 2014.



Comme ce n'était pas mon premier Marathon, je vous passerai les détails de mes angoisses de débutant. Avant son premier Marathon, on angoisse parce qu'on se doute que cela va être dur. Pour les suivants, ce n'est plus la peine de s'angoisser : on sait que ça va être dur.

Je vous passerai aussi un long récit, presque pas à pas, des différents états physique et mentaux par lesquels on passe avant, après et pendant environ 4 heures de course.

Je vais même aller directement à l'essentiel en vous disant que j'ai eu l'immense joie de terminer enfin l'épreuve en moins de 4 heures, ce qui était mon objectif principal après avoir échoué d'une toute petite minute lors de mon premier, l'an dernier.
Mon temps réel de 3h54'09" m'a placé à la 1234ème place sur 2777 arrivés en moins de 6h (le temps éliminatoire) et environ 4000 partants. 506ème sur 1026 arrivés dans ma catégorie Senior Homme.
 Autant dire une belle satisfaction d'être enfin classé dans la première partie du tableau des résultats et d'être entrée dans une nouvelle famille encore un peu plus fermée que celle des Finishers, celle des "Sub 4".

Et c'est bien là que nous arrivons au point qu'il me paraît intéressant de creuser un peu grâce à cette thérapie 2.0 qu'est le blog : quel sera mon prochain objectif? et quels seront les suivants qui me conduiront j'espère à mon temps rêvé des 3h30?

En effet une pensée lancinante m'obsède depuis l'arrivée : comment vais-je pouvoir encore progresser et améliorer mon résultat?

Derrière la satisfaction du "sub4" pointe la petite déception de ne pas être passé sous les 3h50 bien qu'ayant éclaté mon RP de 7 minutes.

Je m'en croyais capable. Je pensais m'être assez préparé en améliorant ma foulée et le travail de mes bras.
Je pensais m'être mis à l'abri de mon pire ennemi en course : les crampes.

Et pourtant, les crampes sont quand même revenues à partir du 30ème kilomètre. Moins nombreuses et moins violentes, elle ne m'ont contraint qu'à un seul arrêt contre 7 l'an dernier et sûrement autant à Albi en avril dernier. Elles m'ont quand même fait vivre l'habituel calvaire des 12 dernier kilomètres, ce fameux "mur" qu'il faut à chaque fois franchir avant la délivrance, le shoot XXL d'endorphines, la médaille autour du cou qu'on ne quitte que le soir avant d'aller se coucher bercé par les félicitations qui arrivent de partout.
Je dois constater la progression sur ce point, que j'attribue aux comprimés de sels minéraux et sachets de bicarbonate de sodium/magnésium Isostar sur lesquels j'avais misé pour me protéger de mon fléau.

Avant ce Marathon, j'avais également essayé d'améliorer ma préparation physique spécifique à la discipline après avoir remarqué la remarquable foulée de Deena Kastor (Médaille de bronze au JO d'Athènes, recordwoman de l'épreuve aux États-Unis et une brouette de victoires sur les plus grands Marathons) dans le sublime film "The spirit of the Marathon". Une courte séance séquence de son entraînement physique m'a inspiré pour rajouter quelques exercices inédits pour moi comme la "foulée des bras avec haltères" (5kg), les flexions sur la jambe avant, des exercices de fessiers (dit la position du "chien qui lève la patte"...excusez mon manque de précision dans la nomination de ces exercices mais l'autodidacte indécrottable que je suis n'a jamais mis les pieds dans un club d'Athlé d'où un manque certain de technicité dans mon propos).

Ma PPG running se limite habituellement à deux séances par semaine au mieux (et encore, seulement pendant la prépa marathon).
Le contenu de ces séances se limite à : 3*6' de chaise, 3*1'30" d'abdos planche, 3*50 abdos crunch.

4 semaines avant le marathon, j'avais donc rajouté : 3*30 foulée des bras avec haltères 5kg, 3*30 fessiers, 3*15 flexions fentes et 3*8 sauts.

J'ai bien senti le gain de ces séances plus complètes lors des dernières sorties de la prépa et pendant la course dans le sens où je me rendais compte qu'utiliser tout le corps, et plus précisément le travail des bras et des épaules, donnait une foulée plus efficace et permettait de maintenir une allure intéressante en se fatiguant moins. Exactement ce qui me semble être le but pendant un Marathon.

Ce petit supplément de travail technique m'a permis de gagner 1 minute sur le premier semi (1h48) et 6 sur le second (2h06).
Au passage vous aurez compris que le "Négative split" n'est pas vraiment ma stratégie de course. C'est plutôt : "carbure autant que tu peux et tant que tu peux puis serre les dents en regardant la vitesse moyenne fondre comme neige au soleil ".

 Je vais donc me discipliner sur ce point en augmentant petit à petit l'intensité de ces séances hors sorties running et en consacrant quelques minutes aux "éducatifs" (talon fesse, montées de genoux...) en début de séance.
Mes chers lecteurs, je suis preneur de tous vos conseils pour me concocter un programme PPG bien costaud.


Mes autres pistes d'amélioration vont passer par :
  • une réflexion sur ma préparation (3 séances par semaines dont 2 le weekend) qu'il faudra peut être changer bien que convenant parfaitement à mon emploi du temps familial et professionnel. Au moins en augmentant l'intensité et le volume et en rajoutant des "pré-prépa" VMA.
  • plus de sorties trail et de dénivelé avec en objectif 2015 : terminer la Course du Canigou en août et qui consiste à faire un aller/retour au sommet en partant de Vernet les Bains (32km et plus de 2200m de dénivelé avec une pente moyenne à 14% pendant l'ascension ; le tout à boucler en moins de 8h, le temps éliminatoire). A 3 mois du Marathon de Toulouse et 15 jours avant le début de la prépa, je crois que cela devrait me donner une bonne base de travail.
Cette petite auto-psychanalyse terminée, il faut vous dire tout de même que j'ai pris encore une fois un pied énorme à participer à cette merveilleuse épreuve et les bons souvenirs sont nombreux.

La rencontre avec @supreme_NKH (80ème de l'épreuve en 2h58' ...pas mal pour un premier Marathon non?), les sensations en course bien meilleures et une détermination bien présente pour passer le mur, ma famille en supporters lors du passage au Jardin des plantes au 40ème, la médaille, la bière fraîche...

Il n'y a que l'arrivée qui ne s'est pas passée comme prévue. Je l'avais imaginé au summum de l'effort pour essayer de gagner quelques précieuses secondes avec un écroulement en sanglots libérateurs que j'avais ravalés à l'arrivée d'Albi.
Il n'en a rien été.
A partir du dernier virage qui annonce qu'il ne reste plus que 195m à parcourir, j'ai réalisé que même si j'espérais un meilleur temps, j'avais une marge confortable pour terminer en moins de 4h, mon objectif principal du jour.
J'ai alors été envahi par une joie intense au milieu d'une foule en délire massée derrière les barrières sur les 2 cotés de la route (qui a dit qu'il n'y avait que les américains pour s'enthousiasmer pendant un Marathon?).
Me sont immédiatement revenu à l'esprit les images de Killian Jornett à l'arrivée de son 2ème UTMB, qui avait parcouru les derniers mètres en zigzaguant pour aller taper dans les mains du public des deux cotés de la route.
Si...Moi aussi je suis parti dans ce tourbillon de l'arrivée, façon avion qui prépare son atterrissage à Blagnac, partager ma joie avec ce public merveilleux et communier au coeur ce cette si belle ville en regardant les secondes qui s'écoulait a coté du 3h54...mais pas plus. Enfin.

"Un Marathon, ça se termine". Un CR aussi. ;-)









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